2 juin 2015

L'Orangeraie, Larry Tremblay

                Me voilà de retour de mon weekend, avec des souvenirs plein la caboche et des bouquins plein les bras. Malgré tout, je suis fière de moi, la pile à lire n’accueille que sept nouveaux amis. Les rencontres furent des plus enrichissantes et j’espère retourner au Festival Atlantide l’année prochaine. Merci à l’équipe des bénévoles et à notre coordinatrice, ce fut un plaisir !

                Ma première chronique traite donc d’un roman de Larry Tremblay, auteur québécois que j’ai eu l’immense plaisir de rencontrer et d’accueillir pendant le festival. L’Orangeraie est paru en France en février 2015 chez Gallimard, dans la collection Vermillon, La Table ronde. Ce roman a déjà reçu le prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des enseignants et le Prix littéraires de collégiens, entre autres.



                Pour résumer rapidement l’intrigue, le roman s’ouvre sur un attentat, une bombe éclate dans la maison des grands parents d’Aziz et Amed, les deux personnages principaux, qui habitent de l’autre côté de l’orangeraie, en face de chez les grands parents, en compagnie de leur père et de leur mère. Suite à cet assassinat, un homme venu de la ville demande à au père des jumeaux de sacrifier l’un de ses fils pour venger la mort de ses parents et l’affront qui a été fait à Dieu.
                L’intrigue tourne autour des choix que feront les protagonistes. Chaque personnage fait des choix, qui influence toute l’intrigue jusqu’au dénouement.

                La force de ce roman réside dans la capacité de son auteur, Larry Tremblay, à ne pas porter de jugement. Le jugement de l’auteur, en effet, ne transparaît à aucun moment, et le retournement de situation final permet au lecteur de se faire surprendre par son propre manichéisme. A la fin du roman, nous n’avons aucun moyen de désigner quels personnages appartiennent aux « méchants » et lesquels appartiennent aux « gentils ».
                Larry Tremblay a également choisi de ne faire aucune recherche pour écrire son histoire. L’intrigue n’est jamais située, ce qui permet aux propos de tendre vers l’universalité. C’est une des raisons pour laquelle beaucoup d’enseignants se sont emparés de ce livre pour expliquer les ravages de la haine et de la guerre sur les hommes et sur les enfants. La simplicité des phrases invite tous types de lecteurs à se plonger dans ce roman accessible, mais non dénué de profondeur.
                Selon Larry Tremblay, la guerre se perpétue par l’apprentissage de la haine dès l’enfance. Et c’est bien ce qu’il nous montre dans cette tragédie familiale et humaine. Sans tomber dans le mélodramatique, l’auteur nous livre une histoire forte en émotions tout en incitant à une réflexion humaine sur la haine, la guerre et la transmission générationnelle de ces deux fléaux.

                A lire de toute urgence !

L’Orangeraie, Larry Tremblay, Gallimard, La Table ronde,


Février 2015, 14,80€.

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