17 décembre 2015

Otages Intimes de Jeanne Benameur

Attention, Coup de Foudre littéraire !

                Otages intimes, dernier roman de Jeanne Benameur, est un hymne splendide à la vie, à la survie.  Avec toute la virtuosité d’un très grand écrivain, elle fait jaillir des mots l’intimité profonde des personnages. Une intimité qui questionnent, le monde, les autres, soi-même.



                Etienne, photographe de guerre, rentre en France après sa captivité. Il a été enlevé pendant une guerre, sans nom, sans pays. Une guerre universelle. Jeanne Benameur raconte alors la lente ascension vers la vie, le monde de ceux qui ne savent pas. Car ceux qui savent, ne peuvent pas atteindre complètement ceux qui ignorent, ceux qui vivent, simplement. Dans cette ascension, il est aidé par sa mère Irène, qui lui rappelle la beauté de l’enfance, et ses ombres. Qui, grâce à l’odeur du café, sort son fils de la contemplation du mur de sa prison. Enzo, l’ami d’enfance, celui qui n’a jamais quitté le village, et qui l’accompagnait au violoncelle dans leur enfance. Et enfin, Jofranka, troisième figure du trio de l’enfance, partie à La Haye prêter l’oreille à ces femmes victimes de la guerre dans leur chair.

                L’auteur renouvelle complètement le thème de l’enlèvement en temps de guerre, qui bien  trop souvent tombe dans le pathos, et choisit de se tourner vers l’après, vers le retour à la vie.

                La langue de Jeanne Benameur est simple, mais fait frissonner notre peau. La peau, la matérialité que tente de rejoindre Etienne, sans se laisser aller à l’oubli de ceux qui sont restées.

                Une lecture à faire, à partager, à faire vivre, pour que les mots passent les barrières de l’intime.

Otages Intimes, Jeanne Benameur,
Actes Sud, Août 2015

18,80€

1 commentaire:

Puy des Livres a dit…

J'ai vu passer ce livre sur quelques blogs et je dois avouer qu'il me tente pas mal.